Guided By Voices - Let's Go Eat the Factory [Guided By Voices inc. , 2012]
"Hey kids, let me tell you something that Guided By Voices taught the
world -- that you can SUCK and still rule! It can get outta sync... it
doesn't sound good, and it can still rule!"
Pollard, 2007, Live from Austin TX
Le nouvel album de Guided By Voices est sorti en janvier ou en décembre dernier, je ne me souviens plus. Je ne l'ai pas
beaucoup écouté au début mais il y a quelques semaines, je l'ai fait
tournoyer plus que de raison. Les textes parlent toujours de
choses bizarres et moi qui ne me
penche pas souvent sur les paroles, je reconnais que les titres des chansons de Pollard m'interpellent encore et encore, malgré la profusion de leur auteur, par leur côté plus pointus que le simple "she loves me, she loves me
not". Je ne sais pas trop d'où il sort tous ces trucs. Il explique
qu'il se passe quelque chose entre
les bonhommes de neige et les beignets. Ca paraît étrange, seulement ça n'est pas suffisant pour être bon et digne d'intérêt. Chez Pollard, tout me paraît très poétique et spontané. J'ai l'impression que les titres colportent
un esthétisme important comme s'il se devait de marquer au fer
rouge une idée avec un nom
bizarre qui serait comme un petit bout magique sensé nous rappeler toute
l'histoire. De quoi causent Imperial Racehorsing ou Chocolate Boy
par exemple? Il faudra que je m'en inquiète un de
ces quatre. En tous cas, Pollard accompagné de ces types (un groupe de bar selon Lou Barlow, les mêmes que
ceux d'Alien Lanes et Under The Bushes Under The Stars) a quelque chose
de différent de tout le monde et on respire un peu en laissant enfin de côté la sempiternelle
production estampillée Todd Tobias, producteur
multi-instrumentiste qui est responsable de la galaxie Pollard solo.
Forcément que ça respire puisque le mythe lo-fi du bassiste qui est dans
la cuisine, le guitariste dans la salle de bain et le batteur dans le
salon ne s'est jamais autant fait sentir. Certains pourraient d'ailleurs
le leur reprocher. A quoi bon sonner lo-fi de nos jours, surtout quand
on a déjà réussi haut la main des disques bien produits (Do The Collapse ou le jangly Isolation Drills par exemple). On
alterne sur cette nouvelle fournée entre des morceaux où priment les jolies mélodies qu'on leur connait bien et d'autres où une énergie plus primaire se fait ressentir (Spiderfighter). Comme avant en fait mais on est loin de la diversité pop d'Earthquake Glue et de ses petites originalités (comme l'intro shoegaze de Mix Up the Satellite) et c'est en revanche plus varié dans les sonorités que sur la pop acoustique classique offerte par Half Smiles of the decomposed. Une ambiance assez proche de Vampire On Titus ou Propeller avec les années qui sont passées par là. C'est terre-à-terre, complet. C'est
parfois très bon, parfois passable tout en conservant un truc bien à eux. C'est le pied.

(Le 2è album cette année, Class Clown Spots a UFO, est déjà sorti et se situe un cran au-dessus. Il
est plus pop et une mention spéciale est à décerner à Tobin Sprout
pour ses compositions inspirées. On le voyait déjà venir sur Let's Go
Eat the Factory sur lequel il signe Waves. Un troisième album annuel, annoncé plus tendu, va
sortir à l'automne)